Actualités | Régime d’indemnités journalières (IJ) des libéraux : c’est la galère !

Régime d’indemnités journalières (IJ) des libéraux : c’est la galère !

Mise à jour le : 29/06/2022

Un régime obligatoire d’indemnités journalières (IJ) pour plus d’un million de professionnels libéraux a été mis en place le 1er juillet 2021. Les Idels, kinés, pédicures-podologues, sages-femmes, orthophonistes, orthoptistes en bénéficient… Mais de nombreux dysfonctionnements apparaissent, entraînant les professionnels dans une vraie galère…

Pour les soignants libéraux, ce devait être la fin d’une galère : le délai de carence de 90 jours imposé par la Carpimko en cas d’arrêt maladie. Mais, en réalité, bon nombre d’entre eux ont été entraînés dans un autre tourbillon. Ainsi, selon une enquête réalisée par l’Union Nationale des Professionnels de Santé (UNPS) :

  • dans 40,5% des cas, la CPAM a mis plus de 60 jours pour traiter le dossier des professionnels en arrêt
  • les professionnels ont dû attendre plus de 30 jours avant le versement de leurs IJ dans 45% des cas
  • 35% des professionnels ont même dû les réclamer !

REGIME D’INDEMNITES JOURNALIERES (IJ) : UNE BONNE IDEE…

Calqué sur les règles s’appliquant aux artisans-commerçants, le nouveau système d’indemnités journalières constituait pourtant une belle avancée. Né des suites de la crise Covid, il fut mis en place grâce à l’article 69 de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2021. Il prévoit que tout soignant libéral peut prétendre à des indemnités journalières (IJ) en cas de maladie ou d’accident après observation d’un délai de carence de 3 jours seulement. Des IJ sont alors versées par la CPAM pendant 87 jours consécutifs, après quoi la Carpimko prend le relais si la période d’incapacité de travail se prolonge. En pratique, le montant des IJ dépend directement du BNC, avec détermination d’un minima et d’un plafond (cf. vidéo ci-dessous).

… QUI S’EST TRANSFORMEE EN GALERE !

… Sauf qu’un an après sa mise en place, le système connaît pas mal de bug ! Du coup, l’Union Nationale des Professions Libérales (UNAPL) a demandé des comptes à l’Assurance Maladie. Cette dernière s’est alors justifiée par :

  • un volume important de dossiers à traiter en raison de la 5é vague de Covid,
  • la complexité des cas, peu informatisés, et sans transmission d’éléments financiers, à l’inverse de ce qu’il se passe pour les salariés.

Mais c’est promis !… Selon Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance Maladie, tout ira mieux avec une évolution du logiciel utilisé par les CPAM pour traiter plus rapidement ces dossiers début 2023.

Reste qu’en attendant, les soignants libéraux ont déjà vu apparaître sur l’appel de cotisation Urssaf une ligne supplémentaire. Elle est nommée « indemnités journalières ». Elle présente un taux de 0,3%. Mais elle permet le financement d’un système… actuellement défaillant. Un comble !

 

 

 

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Flash-infos
Idels : nouveaux déploiements de l’avenant 9 au 23 mars

A compter de ce 23 mars, de nouveaux actes et cotations en termes de télésoin, téléexpertise et vaccination pourront être mis en oeuvre. Tous étaient prévus par l’avenant n°9 signé le 27 juillet 2022. Ainsi, deux nouveaux actes figureront désormais dans la NGAP infirmière : un acte de télésoin (suivi de pansement à distance valorisé à hauteur d’un TMI 1,6) ; mais aussi un acte de téléexpertise qui permettra aux Idels de demander, à distance, l’avis d’autres professionnels médicaux (valorisation à 1RQD). Les réalisations de ces nouveaux actes sont, cependant, liés à plusieurs conditions. D’autre part, à compter du 23 mars 2023, la cotation des actes de vaccination par Idel évolue également, avec des cotations allant de AMI 2,4 (soit 7,56€) ou AMI 3,05 (soit 9,61€) selon que les vaccins sont prescrits par un autre professionnel de santé ou non. Par contre, on note la suppression du supplément grippe (AMI 1). Enfin, la décision de l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie définit également les actes et missions que peuvent réaliser les Infirmiers en Pratique Avancée (suivi régulier et prise en charge ponctuelle). Pour en savoir davantage, cliquez ci-dessous !

Décision

Soins aux Professionnels de la Santé (SPS) : toujours plus d’appels !

L’association Soins aux Professionnels de la Santé qui met à disposition des soignants un numéro vert leur permettant de trouver du soutien face à une souffrance psychique fait son bilan. Ainsi, depuis son lancement en 2016, SPS a reçu près de 25 000 appels. La tendance va à l’accélération avec près de 7000 appels reçus pendant la seule année 2022 (soit +11% par rapport à 2021). Longs de 25 minutes environ, les appels proviennent à 6% de soignants libéraux. La profession infirmière (salariés et libéraux) est celle qui demeure la plus concernée, représentant 13%  des appels. En 2022, les 7000 appels reçu ont débouché à 23% vers une réorientation vers un psychologue en face-à-face, le médecin traitant (9%) ou un psychiatre (7%). Rappelons que le numéro vert SPS 0805 23 23 36 est gratuit, anonyme, et confidentiel. Il fonctionne 24h/24h 7j/7j grâce à l’appui de plus de cent psychologues formés. Davantage de détails dans le communiqué ci-dessous !

Communiqué

Idels : vers un report de la généralisation du BSI ?

La dernière étape du déploiement du Bilan de soins infirmier (BSI) est prévue, selon l’avenant 8, au 1er avril 2023. A compter de cette date, l’ensemble des patients dépendants (quel que soit leur âge) devaient bénéficier de ce dispositif. Toutefois, conformément à ce qui est permis par la clause de revoyure incluse dans les différents avenants conventionnels (6 et 8), l’Assurance Maladie aurait décidé de sursoir à cette généralisation. Motif : les 11 M€  de dépassement de l’enveloppe initialement allouée. La généralisation du BSI serait donc repoussée de six mois (octobre 2023)… et des procédures de contrôle auprès des Idels seraient mises en place afin de mieux comprendre ce dépassement. Affaire à suivre… Pour se remémorer l’avenant n°8, c’est ci-dessous…

Avenant 8

Le statut libéral permettrait-il de travailler plus longtemps ?

En pleine réforme des retraites, la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et de la Statistique, émanation du Ministère de l’Emploi) vient de faire paraître une étude consacrée à la soutenabilité du travail, autrement dit la capacité à faire le même travail jusqu’à la retraite. On y apprend sans surprise que 55% des infirmières et infirmiers, mais aussi des sages-femmes salariés se déclarent incapables de faire le même travail jusqu’à leur retraite. Toutefois, 31% d’entre eux estiment qu’ils pourraient le faire s’ils changent de statut et deviennent libéraux. A priori, selon eux, l’autonomie que confère ce statut permet de garder une meilleure santé, mais aussi de mieux articuler vie familiale et vie professionnelle… même sur la durée de travail est plus longue… ! Pour lire l’étude, c’est ci-dessous !

Etude

Vers une carte de stationnement pour les Idels ?

Le 31 janvier 2023 a été déposée sur le bureau de l’Assemblée Nationale la proposition de loi n°781 visant à créer une carte de stationnement réservée aux infirmiers libéraux. Emanant d’une trentaine de députés, cette proposition de loi permettrait aux Idels de se garer gratuitement et sans limitation de durée lors des déplacements professionnels, à l’instar de ce qui existe actuellement pour les médecins généralistes. Objectif final : éviter que certaines zones géographiques, soumises à une tarification prohibitive du stationnement, ne subissent une perte d’offre de soins à domicile alors que, selon les députés, les Idels « sont des acteurs de premier plan de la santé de proximité », et que leur intervention à domicile « est essentielle, a vocation à s’accroître et permet d’éviter de nombreuses hospitalisations au profit du bon fonctionnement de notre système de santé ». Rappelons qu’à l’heure actuelle, certaines villes ont déjà mis en place des dispositifs de stationnement spécifiques, mais rien n’existe au niveau national : ce qui crée des inégalités de traitement entre les Idels. Pour lire la proposition de loi, c’est ci-dessous !

Proposition de loi