Actualités | Arnaques et démarchages : que faire ?

Arnaques et démarchages : que faire ?

Très régulièrement, l’Angiil lance des alertes sur des arnaques, attaques informatiques et démarchages abusifs. Les soignants libéraux sont, il faut le dire, particulièrement visés… Que faire pour s’en prémunir ? Et comment réagir ?

Les arnaques, attaques informatiques et démarchages abusifs à l’encontre des soignants libéraux se multiplient. Vente de défibrillateurs en février, frais d’inscription pour figurer au répertoire des entreprises en mars, commande de tests antigéniques (TAG) à bas prix en juillet…

Mois après mois, voire même plusieurs fois par mois, les soignants libéraux sont visés. Et on ne parle même pas des démarchages pour le DPC, CPF, RGPD (règlement général pour la protection des données)… Ni des attaques informatiques ciblant les cartes e-CPS (ou CPS) de ce printemps 2022 !

ARNAQUES, DEMARCHAGES : LA LUTTE S’ORGANISE…

Bref, aucun sujet n’y échappe ! Selon le rapport d’activité 2021 de la Commission Nationale Informatique et Liberté, le secteur de la santé est même devenu le 2é secteur victime de piratage derrière les activités de recherche scientifique et technique.

Face à ce déferlement, la lutte s’organise et les institutions agissent. Ainsi, par exemple… :

Enfin, une loi visant à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux a été votée le 24 juillet 2020. Elle a déjà interdit le démarchage téléphonique dans certains secteurs : vente d’équipements, réalisation de travaux d’économies d’énergie, production d’énergies renouvelables. Et elle a restreint depuis ce 1er avril 2022 le démarchage et la vente par téléphone de contrats d’assurance. Ainsi, les courtiers doivent désormais demander dès le début de l’appel l’autorisation de poursuivre la conversation. Par ailleurs, une signature manuscrite ou électronique est aujourd’hui obligatoire pour valider un contrat…

… MAIS SURTOUT IMPORTANCE D’AGIR…

Reste que la meilleure des préventions est de rester vigilant. A ce sujet, de nombreux guides et fiches ont été édités. Parmi eux :

Tous donnent alors les mêmes conseils de base :

  • ne jamais donner d’éléments personnels par téléphone, sms ou mail : ni numéro fiscal ou de sécurité sociale, ni identifiants de connexions, ni mots de passe et encore moins de coordonnées bancaires…
  • savoir identifier les mails frauduleux : à ce titre, il s’agit d’être attentif aux origines du mail et d’éviter de cliquer sur des liens inconnus
  • saisir manuellement les URL dans les navigateurs
  • activer et mettre à jour son antivirus
  • interdire l’exécution automatique des ActiveX, plug-ins et téléchargements au sein de votre logiciel de messagerie
  • s’inscrire sur Bloctel, la liste rouge mais aussi la liste orange (même si l’efficacité n’est pas optimum !)
  • télécharger sur votre téléphone mobile une application antidémarchage qui identifie les numéros indésirables (Orange Téléphone, Smart Call, Truecaller, Calls Blacklist, Hiya, Should I Answer, Call Blocker Free, Bloqueur appel, Anti Nuisance, Whoscall…)
  • créer une adresse mail différente de votre mail professionnel pour vos achats sur internet et navigation sur les réseaux sociaux
  • demander la suppression de son numéro de téléphone des bases de données. Si l’entreprise harceleuse ne s’exécute pas, porter plainte auprès de la Cnil (commission nationale informatique et liberté)…

… et de signaler DES que possible les supercheries !

Enfin, et surtout, le dernier bon réflexe est de signaler le plus rapidement possible les fraudes, arnaques, démarchages et attaques informatiques dont vous avez été victime. Pour ce faire, différentes plateformes ou site de signalement ont été mis en place. Ils émanent d’autorités publiques, parfois associées avec des associations professionnelles et/ou entreprises. Parmi eux :

  • Thesee (Traitement Harmonisé des Enquêtes et des Signalements de E-Escroqueries) : y sont traitées les arnaques sur internet (23 000 signalements en 3 mois seulement !)
  • Pharos (Plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements) : y sont recensés les contenus illégaux de site internet
  • signal-spam.fr pour enregistrer les signalements de spam frauduleux
  • 33700.fr pour les SMS ou appels vocaux indésirables.

A chaque fois, ces différents services permettent de bloquer les émetteurs de message et sociétés commerciales peu scrupuleuses. Voire de commencer des poursuites judiciaires. Enfin, notons aussi la plateforme de signalement mise en place par l’ANDPC pour signaler les anomalies, irrégularités et fraudes au DPC.

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Flash-infos
81% des Idels insatisfaits de leur travail

Avec 64% des infirmiers et infirmières qui se déclarent très insatisfaits de leur travail (alors que seuls 3% des actifs actuels toutes professions confondues le déclarent également) la profession infirmière ne séduit plus. Le mécontentement est même encore plus important parmi les libéraux, puisque 81% des Idels sont actuellement insatisfaits de leur travail. Résultat : “si c’était à refaire”, 60% des infirmiers ne choisiraient pas ce métier (et même 63% chez les seuls libéraux). En effet, si la dimension relationnelle reste au cœur des motivations à exercer cette profession, le sentiment d’isolement, le stress, la fatigue et le manque de reconnaissance l’emportent désormais, accentué, chez les libéraux, par un sentiment d’abandon vis-à-vis du Ségur de la Santé. Enfin, les Ide restent aussi très critiques vis-à-vis de la politique de santé menée actuellement. Pour 66% d’entre eux, les solutions jugées prioritaires pour faire évoluer le système de santé reposent sur une augmentation des effectifs (95%), mais aussi de la rémunération (89%), tandis que 75% attendent un changement des méthodes de management, 72% une réduction de la charge administrative et 69% une augmentation des moyens matériels. Pour connaître les détails de cette étude Ifop/collectif Charlotte K/Infirmiers.com/SPS qui a réuni plus de 4183 réponses, cliquez ci-dessous !

Etude

Numérique en santé 2023-2027

La feuille de route du numérique en santé 2023-2027 a été dévoilée le 17 mai dernier. Elle s’organise en 4 axes, 18 priorités et 65 objectifs. Outre la création d’une version numérique pour les carnets de santé des enfants et la mise en œuvre d’actions de prévention personnalisée pour chaque patient via le service « Mon espace santé », il est également prévu que les professionnels de santé puissent accéder plus facilement à l’historique de santé de leurs patients, gagner du temps via les ordonnances numériques, communiquer de façon instantanée et sécurisée avec leurs confrères et consoeurs, bénéficier d’une formation au numérique en santé… Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter la nouvelle feuille de route numérique en santé ci-dessous !

Feuille de route

IFSI : des abandons d’étude trois fois plus nombreux qu’en 2011 !

Depuis 2020, les quotas de places dans les IFSI augmentent régulièrement : selon le Ministre de la Santé, le nombre d’Ide en formation a, ainsi, augmenté de +20% entre 2020 et 2023. Toutefois, dans le même temps, le nombre d’abandon d’études ne cesse également de croître : selon une étude de la Drees (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques), si le rythme d’abandons continue sur la même lancée, 21,9% des étudiantes infirmières intégrés en Ifsi en 2020 laisseront tomber leurs études alors qu’elles n’étaient que 10,5% pour la promotion intégrée en 2011. Ce phénomène toucherait particulièrement les hommes : pour la promotion 2018, 18,5% des hommes ont ainsi abandonné l’IFSI contre 12,5% des femmes. La profession infirmière demeure donc la plus touchée cette lassitude : en effet, le taux d’abandon en 1ère année s’élève à 10% en Ifsi, contre 6% pour les formations de pédicure-podologue, 2,2% pour les sages-femmes et 1,10% pour les kinés. Pour en savoir davantage, lire l’étude ci-dessous !

Etude

Loi Rist (accès aux soins) : des avancées finalement limitées…

Bénéficiant de la procédure accélérée, la proposition de loi Rist avait été déposée en janvier 2023. Elle prévoyait initialement un accès direct relativement large aux Infirmiers en Pratique Avancée, aux orthophonistes et aux kinés, mais aussi un élargissement des compétences infirmières avec la possibilité de prendre en charge la prévention et le traitement des plaies ainsi que la prescription d’examens complémentaires (cf. flash-infos consacré à « la Santé à l’Assemblée Nationale » du 18 janvier 2023). Mais la discussion parlementaire en a décidé autrement… Résultat : le texte définitif de la loi Rist réserve l’accès direct aux professions ci-dessus énoncées et l’élargissement des compétences infirmières dans le domaine des plaies qu’aux professionnels exerçant en établissement de santé ou maison/centre de santé, mais pas dans les CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé). Lot de consolation : des expérimentations sur 5 ans dans 6 départements pourront être lancées… Pour accéder au texte de loi définitif, c’est ci-dessous…

Texte de loi

Kinés : la règle du professionnel le plus proche s’applique de nouveau !

Pour faciliter l’accès aux soins des patients, l’article 13 de la NGAP des masseurs-kinésithérapeutes avait été suspendu pendant la crise du Covid-19. Pour rappel, il prévoit que le remboursement accordé pour le déplacement d’un masseur-kinésithérapeute ne peut excéder celui du kiné le plus proche de la résidence du malade. Au vu de la situation sanitaire, cette mesure dérogatoire a été supprimée : depuis ce 5 mai 2023, la règle du professionnel le plus proche s’applique donc de nouveau.

Communiqué